Gestion des gaz à effet de serre - Écotech Québec

Les gaz à effet de serre en bref

Les gaz à effet de serre (GES) sont un ensemble de gaz présents dans l’atmosphère, de façon naturelle ou artificielle, et issus, par exemple, de la combustion d’énergies fossiles. Ils contribuent à retenir les rayonnements du soleil et à diminuer leur dissipation en dehors de l’atmosphère.

Cette fiche propose un aperçu du marché et des enjeux liés aux émissions de GES. Bien que la réduction des émissions de gaz à effet de serre à la source demeure prioritaire, l’accent est mis ici sur des solutions technologiques, actuelles et émergentes, de captage et de valorisation du CO₂ développées au Québec et ailleurs.

Les GES les plus surveillés sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH₄) et le protoxyde d’azote (N₂O), car ils représentent, en termes d’impact et de quantité, la plus grande proportion des émissions de GES mesurées dans l’atmosphère.

Il a été scientifiquement démontré que l’augmentation de la quantité de GES dans l’atmosphère est en lien avec l’augmentation de la température globale à la surface du globe et à ses divers effets sous-jacents (épisodes climatiques extrêmes plus fréquents, fonte des glaces et de la couverture neigeuse et acidification des océans)1.

Depuis l’essor de l’industrialisation vers 1750, l’accumulation de GES dans l’atmosphère s’est intensifiée en raison des diverses activités humaines, notamment l’utilisation des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel). Certaines méthodes industrielles et agricoles, de même que l’enfouissement des déchets, contribuent également à la hausse des émissions de façon considérable.

Source : Rapport du GIEC 2023


Les GES dits « fossiles » sont générés lors de la combustion de matières fossiles telles que le charbon, le pétrole et le gaz naturel.  

Il existe également des GES non fossiles qui, eux, sont générés par divers processus biologiques et naturels ou encore par des activités humaines n’impliquant pas la combustion de combustibles fossiles, par exemple la respiration, la décomposition naturelle des matières organiques et le méthane émis par les ruminants.

Cibles de réduction

Plusieurs pays se sont dotés de cibles de réduction pour leurs émissions de GES. Dans le cadre de la signature de l’Accord de Paris de la COP21, en 2015, près de 200 États se sont ainsi engagés à réduire leurs émissions de GES de façon à ce que la température mondiale n’augmente pas de plus de 2 °C par rapport à l’époque préindustrielle (1850–1900). D’ailleurs, 110 d’entre eux se sont aussi engagés à atteindre la carboneutralité d’ici 2050, c’est-à-dire à ne pas émettre plus de gaz que ce qu’ils sont en mesure d’absorber2.


Lignes directrices du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat)

Souvent prises comme références méthodologiques pour l’élaboration de méthodes de calcul, les lignes directrices du GIEC, établies en 2006 et revues en 2019 suite à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, forment une base méthodologique et une base de données très complètes pour la déclaration exhaustive des émissions de GES. Elles sont adaptées pour les États qui souhaitent établir et transmettre des déclarations officielles d’émissions de GES.

Bilan carbone

Les émissions de GES sont couramment exprimées en tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (t éq. CO2). Cette unité est utilisée pour traduire, de façon uniforme, l’impact des émissions des autres types de GES, toujours en termes de CO2. Par exemple, une tonne de méthane émise aura un impact sur le réchauffement climatique équivalent à un certain nombre de tonnes de CO2, et sera donc convertie en tonnes d’équivalent CO2.


À noter :

Le nombre de tonnes d’équivalent CO2 pour un gaz donné est calculé grâce à un indice propre à chaque type de GES appelé potentiel de réchauffement planétaire (PRP). Celui du méthane est plus important que celui du CO2.

 

Illustration des émissions de GES des voitures*

* Basée sur les données de la U.S. Environmental Protection Agency.

On distingue 3 types d’émissions de GES appelées « portées »

Actuellement, les émissions comptabilisées dans les inventaires sont celles liées aux portées 1 et 2. Les émissions de portée 3 commencent à être intégrées aux exigences de déclaration. En effet, en fonction du type d’activité et de la quantité d’intrants consommée par les entreprises, les émissions de portée 3 peuvent représenter une proportion importante du bilan global. 

Quelques exemples :

  • L’utilisation de combustibles 
  • L’utilisation de produits chimiques dans des procédés manufacturiers 
  • L’utilisation de combustibles pour les livraisons effectuées par l’entreprise
  • Les déplacements des employé.e.s dans le cadre de leurs activités professionnelles

Quelques exemples :

  • Électricité
  • Vapeur (chaleur ou froid)

Quelques exemples :

  • Fabrication et import d’intrants 
  • Activités de livraison en amont et en aval effectuées par d’autres prestataires de services
  • Gestion des déchets 
  • Investissements (actions, placements, etc.)
  • Toutes les activités liées à la chaîne de valeur de l’entreprise

Portées en fonction des activités économiques

Technologies actuelles et émergentes de capture du CO2

La combustion de ressources énergétiques fossiles ou renouvelables entraîne la formation de dioxyde de carbone ou CO2. Pour éviter sa libération dans l’atmosphère, le procédé de capture du CO2 consiste à en piéger les molécules avant, pendant ou après la combustion.

Les technologies de capture sont destinées à être utilisées par les grands émetteurs de CO2 tels que les centrales thermiques et les producteurs de produits chimiques. D’autres industries s’intéressent également de plus en plus à ces technologies, notamment les cimenteries et les aciéries.

Le tableau suivant présente les différents procédés de capture du CO2. Il permet de comparer ces approches en fonction de leurs applications spécifiques, de leurs avantages et de leurs limites. Cette distinction est essentielle pour bien évaluer les technologies adaptées aux différents secteurs industriels.

PROCÉDÉ DE CAPTUREPERTINENCE D’APPLICATIONEXEMPLES D’INDUSTRIES/COPRODUITSCOMPLEXITÉ
Capture précombustion Lorsque le CO2 est un coproduit intermédiaire non désiré dans l’ensemble du procédé.Flux enrichi en CO2 et en H2 qui peut être isolé et réutilisé pour la production d’énergie par des usines de production d’ammoniac ou des centrales énergétiques au charbon.(++) Sur une installation existante en raison des modifications majeures apportées au procédé principal.
Capture via oxycombustion : après une combustion au dioxygène plutôt qu’à l’air.Lorsqu’un flux de haute concentration en CO2 (70 % à 95 %) est souhaitable.Applicable aux centrales électriques alimentées aux énergies fossiles ou aux installations de production de ciment, de fer ou d’acier.(+++) En voie de développement.
Capture postcombustion : après une combustion classique (à l’air).Lorsque le flux a une concentration en CO2 comprise entre 5 % et 15 %.Flux gazeux en aval de procédés industriels (comme les cheminées de certaines industries). Centrales thermiques (charbon, gaz naturel), raffineries, cimenteries, aciéries.(+) Pas de modifications majeures,
solution déjà commercialisée.
Capture directe dans l’air ambiant et les océans3
Lorsque le flux a de faibles concentrations de l’ordre de 0,04 %.
Stockage géologique (+++) Très énergivore et en voie de développement.
Capture du CO₂ dans les océans (Ocean-based CDR) : augmenter la capacité naturelle des océans à absorber du CO₂Dans les océans
Stockage océanique(+++) Expérimental
TYPE DE TECHNOLOGIEAVANTAGESPOINTS CRITIQUESMATURITÉ TECHNOLOGIQUE
Absorption par aminesLe solvant peut être réutilisé.
Large spectre d’effluents (3 % à 30 % CO2).
Dimension des colonnes d’absorption.
Processus très énergivore (étape de régénération du solvant et fonctionnement des pompes).
Commercialisée
Conversion enzymatiqueDemande des pressions et températures moins élevées.
Plus sécuritaire.
Étape de désorption énergivore (moins que pour l’absorption par amines).Commercialisée
AdsorptionRapide.
Large gamme de flux.
Installations rares à grande échelle.Commercialisée
Séparation membranaireAbsence d’une unité de désorption et de régénération de solvant.Contrôle des pressions aux membranes.Échelle pilote
Séparation cryogéniquePas de réactif.
Séparation par abaissement de la température et séparation de phase.
Besoin d’un flux de CO2 déjà concentré à l’entrée.Commercialisée

Après capture et purification, le CO2 peut être utilisé de diverses façons :

Type d’utilisation du CO2SecteursExemples
Application directe sous forme liquide ou gazeuseHorticole, alimentaire, réfrigération, nettoyage, traitement des eaux, applications médicales, industrie pétrolière.Croissance de la biomasse, carbonatation des boissons gazeuses.
Conversion pour la synthèse de produitsProduction de carburants


Production de produits chimiques
Méthanol, méthane et autres carburants alternatifs.

Urée, polyuréthane, polyols, acides organiques.
Production de microalguesBiocarburants, produits nutraceutiques, alimentaire.Biodiesels
Carbonatation minéraleConstructionAgent durcissant pour le béton

Les GES dans le monde

D’après le World Resources Institute (2024), en 2021, les plus grands pays et régions émetteurs de GES (en Mt éq. CO₂) dans le monde étaient :

1. Chine (13 438)

2. États-Unis (5 782)

3. Inde (3 444)

4. Union européenne (3 301)

5. Russie (2 507)

6. Brésil (1 136)

7. Japon (1 103)

13. Canada (676)

Les GES au Canada

  • Le Canada vise une réduction des émissions de GES de l’ordre de 45 % à 50 % d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 2005. Cette cible est plus ambitieuse que celle de 2030, qui prévoyait une réduction de 40 % à 45 %. Pour l’atteindre, le gouvernement mettra en place des mesures plus strictes, parmi lesquelles la tarification du carbone jouera un rôle central;4
  • L’objectif est d’encourager les investissements dans les technologies propres et d’inciter les entreprises à adopter des pratiques moins polluantes.

Les GES au Québec

  • En 2022, les émissions totales de GES au Québec se chiffraient à 79,3 millions de tonnes métriques en équivalent CO2 (Mt éq. CO2 ). Cela représentait 9,1 t éq. CO2 par habitant et 11,2 % des émissions canadiennes, lesquelles atteignaient 707,8 Mt éq. CO2.5
  • Au Québec, les émissions de CO2 représentent 91 % des émissions estimées de GES dits « fossiles » et « non fossiles » (en comptant les émissions induites par la biomasse)6.

Répartition des émissions de GES de source énergétiques et non énergétiques au Québec 2022 (Chaire de gestion du secteur de l’énergie – HEC Montréal)7 :

Source : MELCCFP, 2024.
Note : *La catégorie « industrie (combustion) » comprend les émissions de source énergétique du secteur agricole et de sources fugitives. ** Valeur estimée par les auteurs.

Cibles de réduction des GES au Québec et lignes directrices associées

Le Québec s’est engagé à réduire ses émissions de GES de l’ordre de 37,5 % d’ici 2030 par rapport aux émissions estimées en 19908. Les entreprises québécoises doivent répondre aux réglementations fédérales9,10 ainsi qu’aux exigences du Système de plafonnement et d’échange de droits d’émission (SPEDE)11. Le SPEDE est aussi appelé « marché carbone » et est entré en vigueur au Québec en janvier 2013 suite à l’adhésion du Québec à la Western Climate Initiative (WCI), une initiative commerciale ayant instauré un marché commun de droits d’émission pour les GES applicable à certains États et provinces d’Amérique du Nord. 

Au Québec, l’adhésion au marché carbone (ou SPEDE) est obligatoire pour les entreprises qui émettent plus de 25 000 t éq. CO2 et pour celles qui distribuent annuellement plus de 200 litres de carburant ou de combustibles fossiles. Les entreprises émettant entre 10 000 et 25 000 t éq. CO2, elles, peuvent souscrire volontairement à ce système d’échange.

Les plafonds d’émissions pour les entreprises sont fixés tous les ans par les gouvernements et sont abaissés chaque année de 1 % à 2 %. Il existe trois façons, pour les entreprises, d’acquérir ou d’échanger des droits d’émission (1 unité d’émissions = 1 tonne éq. CO2) : 

1. Acquisition gratuite de droits émis par le gouvernement ou achat aux enchères.

2. Acquisition de crédits compensatoires.

3. Utilisation des « crédits pour réduction hâtive », distribués jusqu’en 2011 pour des réductions d’émissions ayant eu lieu entre 2008 et 2011.

Risque de « verrouillage carbone »

Pour optimiser leur contribution à la transition climatique, les technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone (CUSC) sont particulièrement pertinentes dans les secteurs où il n’existe pas encore d’alternatives bas carbone viables, comme la production de ciment.

En les réservant à ces usages ciblés, on maximise leur utilité tout en évitant de freiner le développement de solutions plus durables.


Occasions d’affaires au Québec

Forces du Québec
  • Grande diversité de connaissances dans les domaines de la carbonatation minérale, de l’adsorption, de la conversion enzymatique, de la croissance de microalgues et de la conversion en carburants.
  • Interdisciplinarité possible entre les diverses institutions du secteur.
  • Présence d’entreprises ayant des usines pilotes de démonstration ou des usines commerciales.
  • Des secteurs publics et privés qui se sont fixé des objectifs ambitieux de carboneutralité d’ici 2050.
  • Existence du SPEDE au Québec.
  • Faible coût de l’électricité, favorable au développement de projets industriels à faible empreinte carbone.
  • Des projets de stockage de carbone sont en exploration au Québec, visant notamment à caractériser les formations rocheuses profondes — comme le socle cristallin ou des puits d’anciennes mines — afin d’évaluer leur capacité à stocker du carbone de manière durable et sécuritaire. Des travaux sont en cours pour valider la faisabilité technique, environnementale et économique de telles solutions.

Les défis du secteur
  • Faible demande pour une utilisation directe du CO2.
  • La quantité de CO2 disponible sur le marché après installation des unités de capture pourrait dépasser la capacité du marché à écouler du CO2 liquide ou gazeux.
  • Les projets de conversion du CO2 sont très énergivores.
  • Les unités de capture du CO2 sont actuellement en développement. Il n’existe pas encore de retour d’expérience sur la régulation à long terme des émissions ni sur l’impact de telles unités.
  • Les coûts d’investissement peuvent être très élevés selon la technologie choisie.
  • Le stockage permanent du CO2 est assuré uniquement dans le cas de la carbonatation minérale.
  • Les entreprises concentrent les efforts vers les zones géographiques où du stockage permanent peut avoir lieu, notamment en Alberta, dans le bassin sédimentaire de l’Ouest canadien12.
  • À l’heure actuelle, la maturité technologique et la mise à l’échelle commerciale des technologies de captage, d’utilisation et de stockage du CO2 n’ont pas été démontrées.

Cas d’application innovants au Québec

Plusieurs entreprises, universités et centres de recherche travaillent sur des projets techniques de capture et de valorisation du CO2.

CarbiCrete

Entreprise québécoise qui propose des services et technologies de fabrication de béton à partir de scories d’aciérie et de dioxyde de carbone injecté pendant la cure du béton.

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CO2 Solutions par Saipem

L’une des installations en opération permet de capturer chaque jour 30 tonnes de dioxyde de carbone.

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ECO2 Magnesia

Transforme les résidus miniers situés en Chaudière-Appalaches et en Estrie par carbonatation minérale pour la fabrication d’oxyde de magnésium à haute valeur ajoutée.

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Écosystème de l’innovation et de la recherche

  • AllGaea Technologies : Entreprise émergente visant à cultiver des microalgues en utilisant du CO2 capturé directement à partir de cheminées industrielles. AllGaea se distingue des autres technologies de culture de la biomasse par son design vertical permettant de diminuer l’empreinte au sol de ses installations tout en assurant un environnement de croissance contrôlé. Un pilote est actuellement opérationnel dans la région de Montréal.
  • Carbicrete : Entreprise Québécoise qui propose des services et technologies de béton à partir de scories d’aciérie et de dioxyde de carbone injecté pendant la cure du béton.
  • Deep Sky : Deep Sky développe des infrastructures pour augmenter la capacité des technologies d’élimination du dioxyde de carbone. Basée à Montréal, cette entreprise travaille à capturer du carbone à l’échelle de la gigatonne en retirant des milliards de tonnes de CO2 de l’atmosphère et en les stockant sous terre de façon permanente. Elle regroupe différentes entreprises spécialisées dans la capture du carbone dans l’air et les océans afin de mettre en place des solutions de stockage et de proposer des crédits de carbone.
  • Hy2gen Canada : Entreprise allemande, fondée en 2017, ayant une filière canadienne basée à Montréal depuis 2018. Sa mission est d’offrir un service de production d’hydrogène et de ses dérivés (biométhanol, biométhane, ammoniac vert, e-kérosène (SAF)).
  • SAF+ Consortium : SAF+ Consortium est un regroupement d’entreprises privées, d’universités et de centres de recherche dont l’objectif est de produire et de fournir une solution commerciale alternative au kérosène pour des vols à faible émission carbone. Une usine pilote, située dans l’Est de Montréal, permet déjà la production de carburants d’aviation SAF+, dont l’empreinte carbone devrait être 80 % inférieure au kérosène actuellement utilisé. La mise en marché de ce combustible alternatif est prévue pour 2025-2026.
  • CO2 Solutions par Saipem : L’une des installations en opération permet de capturer chaque jour 30 tonnes de dioxyde de carbone.
  • ECO2 magnesia : Transforme les résidus miniers situés en Chaudière-Appalaches et en Estrie par carbonatation minérale pour la fabrication d’oxyde de magnésium à haute valeur ajoutée.
  • Skyrenu : Jeune entreprise, issue des expertises de l’Université de Sherbrooke et de l’INRS, visant à développer un procédé de carbonatation minérale de résidus miniers en utilisant du CO2 capturé directement dans l’air ambiant. L’objectif de ce procédé est de permettre la commercialisation d’une technologie d’adsorption et de carbonatation minérale sous forme de système abordable et transposable facilement à l’échelle industrielle.
  • Chaire sur la décarbonisation : Unité de recherche de l’ESG UQAM permettant de comprendre les conditions sociales, économiques et politiques favorisant les activités de décarbonisation et de mettre en lien les différentes approches des sciences sociales, des sciences naturelles du génie et des communautés de pratique grâce à des initiatives et projets de décarbonatation. 
  • Polytechnique Montréal : Avec les projets de Valorisation Carbone Québec et la création de l’Institut de l’ingénierie durable pour une économie carboneutre (IIDEC), des professeurs de Polytechnique Montréal et de l’Université Laval ont reçu l’appui du gouvernement pour approfondir des recherches et développer de procédés de valorisation du CO2 capté (notamment pour la fabrication de carburants synthétiques).
  • Institut national de la recherche scientifique (INRS) : L’INRS – Eau Terre Environnement possède une vaste expertise scientifique et technique en carbonatation minérale, c’est-à-dire en capture de CO2 par des surfaces minérales, en particulier pour la valorisation de résidus industriels. La Chaire de recherche du MELCCFP sur la séquestration géologique du CO2 a aussi été hébergée à l’INRS de 2008 à 2014.
  • Carbone Boréal : Carbone Boréal est une infrastructure de recherche de l’UQAC fondée en 2008 et proposant également des programmes de compensation des gaz à effet de serre grâce à la plantation d’arbres. Depuis le début de ses activités, près de 140 000 tonnes d’équivalent CO2 ont été compensées.
  • Centre d’études des procédés chimiques du Québec (CEPROCQ) : Le CEPROCQ est un CCTT (Centre collégial de transfert de technologie) spécialisé en technologies bio-industrielles, en technologies environnementales et en procédés chimiques verts. Le CEPROCQ travaille de concert avec Polytechnique Montréal sur un procédé de conversion du CO2 en carburant d’aviation13
  • Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI) : Le CTTÉI est un CCTT dont la mission est d’accroître la performance des entreprises et des collectivités par la recherche et le développement d’approches et de technologies novatrices en écologie industrielle. Dans son axe de recherche en valorisation des matières résiduelles, le CTTÉI a développé une expertise en carbonatation minérale de résidus industriels ainsi qu’une méthode d’accompagnement des organisations souhaitant s’équiper d’infrastructures de capture du CO2

Programmes et plans d’action

  • Norme ISO 14064 : 2018 : Publiée par l’Organisation internationale de normalisation (ISO), la norme ISO 14064-1 a été publiée pour la première fois en 2006 dans l’objectif de devenir une norme générique pour les organisations souhaitant quantifier et déclarer leurs émissions de GES. La norme ISO14064-2 cible l’évolution des GES en cas d’augmentation ou de diminution des émissions, tandis que la norme ISO14064-3 cible davantage les méthodes de validation ou de vérification des déclarations de GES. Utiliser une norme ISO permet aux organisations de détenir une certification reconnue internationalement et de pouvoir se comparer à d’autres grandes organisations.
     
  • GRI 305-Global Reporting Initiative : La norme GRI 305 a été développée par la Global Reporting Initiative (GRI), un OBNL, créé en partenariat avec le Programme environnemental des Nations Unies (PNUE), qui développe un ensemble de normes permettant aux entreprises de reporter leurs initiatives de RSE (Responsabilité sociale des entreprises). La norme GRI reprend les éléments techniques décrits dans la norme ISO 14064 ainsi que ceux décrits dans le GHG Protocol. 
  • GHG Protocol : Le Greenhouse Gas (GHG) Protocol est une méthode de calcul internationale élaborée conjointement par le World Business Council for Sustainable Development9 et le World Resources Institute10. Il offre gratuitement des méthodes, bases de données et tableurs permettant de faciliter les démarches de calcul et de déclaration des émissions de GES, en plus d’une certification aux organisations l’utilisant. Les calculs proposés suivent les lignes directrices du GIEC. Les travaux du GHG Protocol servent aussi de base technique pour le développement de normes, notamment ISO 14064.
  • Le Plan de réduction des émissions du Canada pour 2030 a été lancé en mars 2022 et présente diverses mesures pouvant permettre au Canada de réduire ses émissions de GES de l’ordre de 40 % à 45 % par rapport à celles de 2005 et d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. 
  • La Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité a été adoptée en juin 2021 afin d’engager la responsabilité du gouvernement canadien à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Cette loi demande l’établissement d’objectifs de réduction des émissions de GES aux 5 ans à partir de 2030, le tout avec un plan présenté 10 ans à l’avance.
  • Les entreprises émettant plus de 10 000 tonnes d’équivalent CO2 par année doivent déclarer leurs émissions de GES au ministère de l’Environnement et Changement climatique Canada selon le Programme de déclaration des gaz à effet de serre (PDGES). Pas moins de 24 GES différents sont visés par cette obligation de déclaration. 
  • Programme d’innovation énergétique : Le Programme d’innovation énergétique (PIE) vise à faire progresser les technologies d’énergies propres qui aideront le Canada à maintenir un système énergétique compétitif, fiable et abordable tout en effectuant la transition vers une économie à faible émission de carbone. Le PIE soutient les projets de recherche, de développement et de démonstration (R-D-D) dans le domaine de l’énergie ainsi que d’autres activités scientifiques en investissant dans le travail des laboratoires fédéraux et d’un large éventail d’entreprises canadiennes, de services publics, de communautés autochtones et d’autres organisations travaillant à développer des technologies d’énergies propres novatrices et innovantes, à intégrer des technologies existantes et à appuyer l’écosystème de l’énergie propre en partageant informations et connaissances.
  • Le Plan pour une économie verte 2030 (PEV) guide les actions du gouvernement du Québec afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter aux changements climatiques.
  • Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC) : Alimenté par les revenus issus du marché carbone, ce fonds est dédié aux initiatives visant la lutte contre les changements climatiques. À ce titre, il vise des mesures concrètes et efficientes de réduction des émissions de GES, d’adaptation aux impacts des changements climatiques et d’électrification de l’économie.
  • INNOV-R : Financement pour projets de R-D collaborative visant la réduction à long terme des émissions de GES.
  • TechnoClimat : Programme de financement pour les projets de démonstration technologique dans les domaines de l’énergie et de la réduction des émissions de GES.
  • Ecoperformance : Ce programme vise les entreprises souhaitant réduire leurs émissions de GES, leur dépendance aux énergies fossiles et améliorer leur efficacité énergétique. Ce programme permet de couvrir 75% des coûts admissibles du projet, jusqu’à 40 millions de dollars.
  • Mesure d’aide pour la décarbonisation du secteur industriel québécois (MADI) : Soutien financier offert aux entreprises des secteurs de la fabrication et de l’extraction minière assujetties au Règlement concernant le système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre afin de déployer de nouvelles technologies et de pallier les conséquences de la diminution des allocations gratuites de droits d’émission offertes jusqu’à présent à ces entreprises. 
  • Programme du Fonds Municipal Vert : Programmes de financement dans le domaine de l’énergie, de la gestion des matières résiduelles et de la construction visant à favoriser les innovations ayant pour but la réduction des émissions de GES.
  • Grand V d’Investissement Québec : L’initiative grand V soutient le développement de projets en innovation et en productivité durable en offrant du financement, de l’accompagnement technologique et divers outils pour guider les entreprises. Elle propose également le duo grand V, qui combine financement et accompagnement grâce à l’accès à une banque d’heures avec divers experts en innovation.
  • Fonds Écoleader : Le Fonds finance un large éventail de thématiques permettant aux entreprises du Québec d’intégrer des pratiques d’affaires écoresponsables et des technologies propres. Grâce au soutien de Développement économique Canada pour les régions du Québec (DEC), une nouvelle enveloppe permet désormais de soutenir l’implantation de ces mesures.

Innovations québécoises à découvrir

GPS Climat est un outil clés en main, développé par Écotech Québec, qui permet aux organisations et PME du Québec de trouver des technologies propres pouvant les aider à améliorer leur rentabilité et leur empreinte environnementale.

Cet outil recense les technologies propres disponibles au Québec, notamment en ce qui a trait aux émissions de GES.


  1. Masson-Delmotte, V.; Zhai, P.; Pirani, A.; Connors, S. L.; Péan, C.; Berger, S.; Caud, N.; Chen, Y.; Goldfarb, L.; Gomis, M. Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of working group I to the sixth assessment report of the intergovernmental panel on climate change 2021. ↩︎
  2. Nations Unies. Convention-cadre sur les changements climatiques, 2015. ↩︎
  3. International Energy Agency (IEA), “Direct Air Capture,” https://www.iea.org/energy-system/carbon-capture-utilisation-and-storage/direct-air-capture ↩︎
  4. Gouvernement du Canada, Cibles de réduction des émissions du Canada pour 2035, https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/organisation/transparence/evaluation-environnementale-economique-strategiques/cible-canada-2035.html ↩︎
  5. MELCCFP, Inventaire 2022 et évolution depuis 1990 – https://www.environnement.gouv.qc.ca/changements/ges/2022/inventaire-ges-1990-2022.pdf ↩︎
  6. Saunier, F.; Beaulieu, J.; Lemoine, P.; Binet, F.; Pedneault, J.; Labelle, A.; Beaudoin, L.; Guerche, H.; Whitmore, J.; Pineau, P. O. Projet de recherche sur le potentiel de l’économie circulaire sur la réduction des gaz à effet de serre des émetteurs industriels québécois :  Stratégies de circularité pour la réduction des émissions de GES par les émetteurs industriels québécois, 2021. ↩︎
  7. Chaire de gestion du secteur de l’énergie – HEC Montréal, État de l’énergie au Québec, Édition 2025 https://energie.hec.ca/wp-content/uploads/2025/03/EEQ2025_WEB.pdf ↩︎
  8. Gouvernement du Québec. Plan pour une économie verte 2030. Politique-cadre d’électrification et de lutte contre les changements climatiques; 2020; p. 128. https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/environnement/publications-adm/plan-economie-verte/plan-economie-verte-2030.pdf. ↩︎
  9. Ministère de la Justice. Loi sur l’évaluation d’impact. https://laws.justice.gc.ca/fra/lois/I-2.75/index.html (accessed 2023-05-10) ↩︎
  10. Environnement et Changement climatique Canada. Évaluation stratégique des changements climatiques. https://evaluationsstrategiqueschangementclimatique.ca.engagementhq.com//projects (accessed 2023-05-10) ↩︎
  11. MELCCFP. Système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre. https://www.environnement.gouv.qc.ca/changements/carbone/inscription-spede.htm ↩︎
  12. Equinor. Northern Lights. https://www.equinor.com/energy/northern-lights. ↩︎
  13. Polytechnique Montréal. Conversion d’émissions de COen carburant d’aviation : Polytechnique Montréal dirige un projet de R-D avec l’appui de Québec. https://www.polymtl.ca/carrefour-actualite/nouvelles/conversion-demissions-de-co2-en-carburant-daviation-polytechnique-montreal-dirige-un-projet-de-r-d (accessed 2023-06-12). ↩︎

Dernière mise à jour : 10 décembre 2024


Les fiches « Perspectives » ont été réalisées grâce au soutien du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) dans le cadre du Programme d’appui au développement des secteurs stratégiques et des créneaux d’excellence (PADS).

Publié le : 24 septembre 2024
Dernière mise à jour le : 10 décembre 2024