Contexte

Le Parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher‑Percé s’affiche par son riche patrimoine naturel, historique et géologique. Sculpté par le temps et la mer, à l’extrémité de la péninsule gaspésienne, il possède comme vaisseau de pierre le majestueux rocher Percé, emblème touristique du Québec et comme forteresse l’île Bonaventure. Sa flore et sa faune singulières, dont sa célèbre colonie de fous de Bassan, en font une destination incontournable, tout comme le patrimoine bâti de l’île, dernier témoin de la vie des insulaires du siècle dernier.

Par l’entremise des bateaux-passeurs en partance du quai de Percé, la Sépaq est en mesure d’accueillir sur l’Île Bonaventure jusqu’à 1800 visiteurs quotidiennement. Puisque l’accès à l’eau douce est un enjeu de taille sur l’île, les commodités offertes à la clientèle dans la zone de services de ce site se limitent actuellement à un bloc sanitaire muni de toilettes sèches sans lavabos (savon antibactérien) et un service de restauration de base au bâtiment « Resto des Margaulx », où de l’eau potable en contenants de 20 Litres est utilisée pour la transformation de nourriture et où de l’eau en bouteille y est également offerte.

Par ailleurs, pour considérer les besoins en eaux de services dédiés à l’entretien des bâtiments, une installation élémentaire de captage d’eaux de ruissellement est actuellement implantée. Celle-ci permet de capter l’eau et de l’acheminer vers un réservoir d’emmagasinement d’une capacité d’environ 5 m³. Une conduite dédiée distribue ensuite par gravité cette eau non potable vers les principaux bâtiments, dont le Resto des Margaux.

À cet égard, la fréquence parfois insuffisante des précipitations, les limitations de performance du site de captage et du volume d’emmagasinement disponible compromettent occasionnellement la disponibilité d’approvisionnement en eau de services. Pour la Sépaq cet enjeu prend de plus en d’ampleur sous l’effet des changements climatiques.

Défi

Pour tenter d’éliminer l’utilisation de bouteilles d’eau à usage unique sur l’île, la Sépaq est à la recherche d’une solution technologique innovante, autonome et simple d’opération permettant la production d’eau potable en territoire insulaire et isolé, où les réseaux de services collectifs (électricité, eau) sont absents et l’accès à l’eau douce est un enjeu.

Conditions et particularités

Estimation du besoin de production d’eau potable : moyenne de 0,5 m³/j, avec pointes atteignant 1,5 m³/jour.

Période d’opération et d’accessibilité à l’île : entre le 12 juin et le 29 septembre 2023, par voie navigable seulement.

Sources autonomes potentielles d’alimentation en eau à considérer pour la solution technologique :

  • Récupération, emmagasinent des eaux de pluie et de ruissellement
  • Prélèvement d’eau salée en bordure de l’île.

La préservation de l’environnement paysager et du caractère typique des installations présentes sur l’Île constitue un élément essentiel à maintenir. L’ensemble des composantes de la solution devront répondre aux exigences de la Sépaq.

La solution innovante dans son ensemble devra permettre de desservir une clientèle supérieure à 20 personnes. De ce fait, dans le respect des prescriptions réglementaires et législatives afférentes à cette catégorie d’installation, le processus de conception, le choix des matériaux et des technologies de traitement utilisées devra être effectué en vue de remplir les conditions nécessaires à la recevabilité d’une telle solution dans le cadre du processus de demande d’autorisation dictée par MELCCFP.

Ainsi, advenant que de nouvelles technologies de traitement ou de désinfection non validées par le Bureau de Normalisation du Québec (BNQ) soient intégrées à la solution, la marche à suivre pour la validation de performance exigée dans de tels cas devra être prévue à même le projet, le tout dans le respect des procédures BNQ 9922-200 et BNQ 9922-201.

À cet égard, puisqu’une autorisation ministérielle doit être obtenue avant de dédier l’eau potable produite par la solution à la clientèle, le déroulement du protocole d’expérimentation devra prévoir différentes simulations reflétant l’éventail des conditions d’opération représentatives à un tel service, mais sans aménager d’accès au produit final pour consommation humaine.

Ces simulations de consommation devront se dérouler directement dans le secteur de services à l’Île Bonaventure, avec la solution d’approvisionnement utilisée à expérimenter. Comme la totalité des réserves d’eau actuelles sont dédiées aux usages de la Sépaq, le projet doit inclure un réservoir indépendant pour la période du Défi innovation. Afin de refléter les fluctuations intrasaisonnières, l’abondance des précipitations et ce que devrait être une réserve d’eau qui reproduit les besoins réels d’approvisionnement, une réserve minimale de 8m3 devrait être installée.

Puisque certains sites aux conditions similaires sous la gouverne de la Sépaq font également face à ce même besoin en eau, cette solution à l’échelle réelle devra être réfléchie pour offrir une flexibilité d’implantation et d’opération suffisantes pour lui permettre de produire de l’eau potable à partir de différentes qualités d’eau d’approvisionnement.

Autres détails à considérer

Actuellement nos stations de désinfection d’eau en milieu éloigné utilisent une technologie qui requiert beaucoup d’énergie de la part de nos installations photovoltaïques ou de groupes électrogènes (environ 3600 W·h/j) et parfois avec des émissions moyennes de 0,945 kg de CO2/j.

La technologie visée devrait permettre de diminuer grandement la demande énergétique requise. Ceci dans le but de maximiser l’utilisation des installations solaires actuelle de la Sépaq sans toutefois amputer nos installations pour répondre aux autres besoins habituels.

Ainsi, la technologie proposée devra avoir une demande énergétique inférieure à 300 W·h/j.

La technologie proposée devra permettre l’accès aux paramètres d’opération ainsi qu’un contrôle à distance.